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Préface

le Livre du Prince fut donné au public vers 1515, et celle qu’il ne fut condamné par Rome qu’en 1592[1]. Ces erreurs seront bientôt confondues.

Enfin, Guiraudet, toujours plein de confiance en Voltaire, raisonne comme si Voltaire n’avoit été que l’éditeur de l’Anti-Machiavel, qu’il publia à Londres en 1740, en le faisant attribuer au roi de Prusse, Frédéric II. Cependant Guiraudet soupçonnait en cela quelque supercherie, puisqu’il remarquoit en même temps, avec une espèce de surprise que « Voltaire donna des éloges outrés à cette médiocre production ; que le monarque garda un profond silence à cet égard ; et que la conduite qui valut à Frédéric le surnom de Grand, prouvoit qu’il appréciait les principes de Machiavel[2]. »

Une contradiction plus formelle se remarque en ce discours, lorsque Guiraudet, après avoir appelé Machiavel l’affreux conseiller des rois[3], convient ensuite, que le Livre du Prince « est rempli de vérités utiles

  1. Préface de l’Anti-Machiavel.
  2. Discours préliminaire, pag. ciij.
  3. Ibid, pag. ij.