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des choses que Dieu lui avait ordonné de faire ; je dirai cependant qu’il mérite d’être admiré, ne fût-ce que pour cette grâce qui le rendait digne de parler avec Dieu (1). Mais en considérant Cyrus et les autres qui ont acquis ou fondé des royaumes, on les trouvera tous dignes d’admiration (2). Et si l’on examinait leurs actions et leurs institutions en particulier, elles ne sembleraient point différentes de celles de Moïse, quoiqu’il eût eu Dieu pour maître. En examinant leurs actions et leur conduite, on ne verra pas qu’ils tinssent de la fortune autre chose qu’une occasion favorable, qui leur fournit le moyen d’introduire, dans leurs nouveaux états, la forme qui leur convenait (3). Sans cette occasion, la valeur de leur courage se serait éteinte ; mais aussi sans cette valeur, l’occasion se serait présentée envain (4). Il était donc nécessaire pour Moïse qu’il trouvât le peuple d’Israël es-

(1) Je n’aspire pas si haut ; et je m’en passe. G.

(2) Je grossirai ce catalogue. G.

(3) Il ne m’en faut pas davantage ; elle viendra ; soyons prêt à la saisir. G.

(4) La valeur avant tout. G.