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suivant que celui qui les a acquises est plus ou moins valeureux. Comme l’événement par lequel un homme devient prince, de particulier qu’il était, suppose de la valeur ou du bonheur (1), il semble que l’une ou l’autre de ces deux choses applanissent en partie beaucoup de difficultés ; néanmoins on a vu que celui qui n’avait point été secondé par la fortune s’est maintenu plus longtemps. Ce qui procure encore des facilités, est qu’un tel prince, n’ayant point d’autres états, vient habiter celui dont il est devenu le souverain.

Mais pour en venir aux hommes qui, par leur propre valeur, et non par la fortune, sont devenus princes (2), je dis que les plus excellents à imiter sont Moïse, Cyrus, Romulus, Thésée et autres semblables. Et d’abord, quoiqu’on ne doive pas raisonner sur Moïse, parce qu’il n’a été qu’un pur exécuteur

(1) La valeur est plus nécessaire que le bonheur ; elle le fait naître. G.

(2) Cela me regarde. G.