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Il est bien vrai qu’en reprenant une seconde fois les pays qui s’étaient révoltés, Louis XII ne se les laissa pas enlever aussi facilement, parce que, se prévalant de la rébellion antérieure, il fut moins réservé dans les moyens de se consolider[1]. Il punit les coupables, démasqua les suspects, et fortifia les parties les plus faibles de son précédent gouvernement (1).

Si, pour faire perdre Milan au roi de France la première fois, il n’avait fallu que l’arrivée menaçante du duc Ludovic sur les confins du Milanez, il fallut, pour le lui faire perdre une seconde fois, que tout le monde s’armât contre lui, et que ses armées fussent chassées d’Italie, ou détruites (2).

Néanmoins la seconde, comme la première fois,

(1) C’est à quoi je me suis appliqué en reprenant ce pays en 1800. Demandez au prince Charles si je m’en suis bien trouvé. R. I.

Ils n’entendent rien à cela ; et les choses vont à souhait pour moi. E. (2) Cela n’arrivera plus. R. C.

  1. Rhadamiste ayant repris l’Arménie, d’où il avait été chassé par ses sujets, se conduisit envers eux comme envers des rebelles qui n’attendaient que l’occasion de se révolter encore : Vacuam rursus Armeniam invasit, truculentior quàm anteà, tanquam adversus defectores, et in tempore rebellaturos (Ann. 12).