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des mêmes faits dans son histoire de Florence, et dans la vie qu’il a écrite séparément de son héros. Dans cet ouvrage, il laisse le champ libre à son imagination, au lieu que dans son histoire il suit exactement le récit de Villani, auteur contemporain, qui, d’ailleurs, peint Castruccio comme valeureux, magnanime, sage, empressé, actif, preux en armes, bien pourvu en guerre et très aventureux dans ses entreprises… Les batailles que livra Castruccio, suivant l’histoire de sa vie, sont au nombre de trois, mais c’est le secrétaire qui les a embellies, ou, pour mieux dire, qui les a disposées. Il est aisé de s’apercevoir que dans la description qu’il en fait, il s’est complu à faire montre de sa science militaire. Si ces batailles, ajoute le comte Algarotti, ne sont pas vraies, chacun conviendra du moins qu’elles sont bien trouvées, et ce sera encore ici le cas de dire avec Aristote, que la poésie est plus instructive que l’histoire. »

L’abbé Sallier a publié au tome VII, p. 320, de l’Histoire de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, un examen critique de la vie de Castruccio. Nous renvoyons à cet examen ceux de nos lecteurs qui seraient curieux de constater les embellissements que la fantaisie de Machiavel a ajoutés à la vérité historique, et, de plus, nous donnons en appendice l’excellent article biographique de Sismondi.