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SUR LE POËME DU VOIR-DIT.

ſucceſſeur d’Édouard III, comte de Bar ; ce grand fief n’ayant été régulièrement érigé en duché qu’en 1364, à l’occaſion du mariage de Robert avec Marie de France, fille du roi Jean. Mais dès le premier jour de ſon avénement, en 1355, & dans tous les actes publics,[1] Robert prend déjà le titre de duc de Bar ; il eſt même ainſi qualifié, dès l’année 1360, dans les Grandes Chroniques de Saint-Denis. L’objection eſt donc prévenue, & le Voir-Dit conſerve la date que j’ai dû lui aſſigner.


Je crois avoir abordé & réſolu toutes les difficultés qui s’oppoſoient à la parfaite intelligence du Voir-Dit. Il fut écrit en 1363 & 1364 par Guillaume de Machaut, à la prière de Peronne ou Peronnelle d’Unchair, dame d’Armentières, alors orpheline, ſous la tutelle de Jean de Conflans, ſeigneur de Vielmaiſons. Quelques mots encore. On ne lira pas ſans plaiſir cette eſpèce de Journal amoureux du quatorzième ſiècle : il préſente au moins un mérite aſſez rare dans les Journaux, celui d’être ſincère & parfaitement véridique. Les obſcurités de langage, les alluſions qui pourraient encore préſenter quelque difficulté ſeront éclaircies ou interprétées dans

  1. Voyez le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Mihiel de Lorraine, publié en 1863 par le docteur Tross. Nos 221 & ſuivans.