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SUR LE POËME DU VOIR-DIT.

mières lettres du huitième, avant la fin. Dépecez les lettres, rangez-les, diſpoſez-les en ordres divers, juſqu’à ce qu’enfin vous arriviez à

Guillaume de Machaut.
Peronelle d’Armentiere.

Et nous défions le plus habile Œdipe de découvrir ici deux autres noms qui emploieroient également toutes les lettres, ſans en diſtraire, ajouter, ou même redoubler une ſeule.

Voilà deux grands pas de faits, mais qui ne ſuffiſent pas encore. Il a fallu découvrir quels étoient, au quatorzième ſiècle, les ſeigneurs d’Armentières. Au premier abord, le nom de Peronne ou Peronnelle[1] pourroit aujourd’hui ſembler un peu étrange : comment une noble demoiſelle avoit-elle pu le recevoir & le porter ? Ô docte Père Anſelme ! c’eſt ici que je rends grâce à vos Grands Officiers de la couronne, pour m’avoir permis d’y lire, dans la Généalogie de la maiſon de Conflans :

« Peronne de Jouveignes, veuve de Charles Gaucher d’Unchair, ſeigneur d’Armentières, fut mariée en ſecondes noces à Jean de Conflans, ſeigneur de Vielmaiſons en Brie. Et le

  1. L’uſage étoit d’employer le diminutif pour les jeunes filles, jusqu’au jour de leur majorité ou de leur mariage. Alors Peronnelle devenoit Peronne.