Ainſi vos noms qui en mains lieus s’eſpart,
Le bien de luy à pluſeurs gens depart,
Et fait ſouvent .i. hardi d’un couart,
Et un ſage home & raſſis, d’un coquart,
Et les mauvais amender par ſon art,
À l’aïde de voſtre dous regart
Qui eſt ſans blaſme.
Ne fu vaillans Lancelos pour ſa dame,[1]
Triſtans, Paris & Percevaus qui ame
Ne congnoiſſoient de bien ? oïl, par m’ame !
Telz xv.m. en ſont mis ſoubs la lame,
Et xv.m. vivans que pas ne blaſme,
Qui n’éuſſent valu d’or une drame
Ou de poivre, ſe ce ne fuſt pour fame.[2]
Dont a cils bien cuer entort & eſclame,
Et de pute aire,
Qui ne s’aplique à leur ſervice faire.
Et pour ce à vous, tres-douce debonnaire,
Me ſuis donnés ſanz partir ne retraire,
Pour vous ſervir tous mes jours ſanz mesfaire,
Com à celle qui eſtes exemplaire
Des biens qu’on puet dire, penſer & faire.
Or vueille Amours que je vous puiſſe plaire !
Qu’en vous eſt tout de moy faire & desfaire.
Hé ! bonne & belle,
Pour vo biauté, chaſcuns hons vous appelle
Fleur d’humaine biauté & Toute belle,
Et en douceur douce com coulombelle,
- ↑ Vaillans, parce qu’ils avoient aimé. Les trois derniers exemples ſont mal choiſis. Car Triſtan étoit vaillant avant d’avoir aimé Iſeult ; Paris, pour avoir enlevé Hélène, n’en fut pas meilleur. Pour Perceval, qui d’abord ne diſtinguoit pas le bien du mal, les romanciers ne lui donnent pas de maîtreſſe en titre.
- ↑ Une dragme d’or ou même de poivre.