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DU VOIR-DIT.

vous & de lui, que je les ai ouvertes & leues. Et, par ma foy, je vorroie bien que vous & lui vous teniſſiez fort de moi de ce & de plus grant choſe ;[1] & auſſi mes dis frères n’eſt pas ou pays, car il ſe parti de moi le viiie jour de decembre, pour aler en Avignon ; &, ce dit jour, lui & voſtre ſecretaire dirent nouvelles de vous & me baillierent un virelai tout noté, & me dirent que vous l’aviez fait : ſi l’ay apris tant que je le ſay. Tres-chiers amis, je me recommende à vous de tout mon cuer, tant comme je puis, & vous pri que ſe je puis faire choſe qui vous plaiſe, qui vous donne ſanté & joie, que vous le me mandés, ainſi com vous fériés à voſtre ſuer & à voſtre compaigne & amie. Et je vous promet léaument que je le feray de tres-bon cuer ; & vous me ferés tres-grant joie & grant conſort, s’il vous plaiſt à moi eſcrire nouvelles de voſtre bon eſtat. Je prie à Noſtre ſigneur qu’il vous doinſt joie, ſanté & honnour autant comme je vorroie pour l’omme du monde que je plus aime.

Voſtre vraie & loial amie.
CHANSON BALADÉE.[2]

Ne vous eſtuet guermenter,
Tres-dous amis, ne doubter,
N’eſtre en eſmay,
Car vos dolours mueray,
Par bien amer,
Et par doucement parler,
Quant vous verray.

Car certes volenté ay
De tout quanque je ſaray

    nous voyons Jean II de Conflans repréſenter les quatre enfans mineurs de Henry d’Armentières, & ſaiſir en leur nom des fiefs ſitués à Armentières.

  1. Vous comptiez ſur moi, pour cela & plus.
  2. On vient de voir que Peronnelle l’annonce comme virelai.