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LE DIT DE L ALERION LXV

discuter des avantages et des désavantages qu'offre en amour la jeunesse de la dame. Il dit ensuite comment il rît l'éducation de son épervier, comment l'oiseau se comporta à la chasse, enfin comment il fut perdu par la mue, après avoir fait longtemps la joie de son maître.

Exhorté par Amour et par Raison à oublier l'éper- vier infidèle et à le remplacer au plus vite, le poète, pour avoir entendu des amateurs d'oiseaux causer entre eux, est pris du désir de se procurer un alérion. Mais l'entreprise est malaisée, et l'on entend bien que cette difficulté sera un nouveau prétexte à débattre des questions d'amour : Chose « acquise à peine et à des- pens»a-t-elle plus de valeur que celle qui serait «acquise sans travail et sans désirée»? autrement dit, lequel vaut mieux, un amour obtenu après de longs efforts, ou un amour aussitôt gagné ? L'alérion est un oiseau de telle valeur et de telle noblesse qu'on ne saurait songera l'acheter; seul Amour peut le donner, comme jadis ce fut Amour, non pas Fortune, qui donna à Guillaume Longue-Épée le cheval de saint Louis. En effet c'est en pur don que les gardiens de l'alérion, gagnés par les assiduités du poète, finirent par le lui confier, sans que le seul opposant, Dangier, ait pu les en empêcher. Description des mœurs de l'oiseau ; nou- velles applications allégoriques. On voit le procédé constant : il nous suffira désormais de résumer les incidents qui forment la trame du poème. Un jour, Guillaume perd son alérion, sans nous raconter com- ment. De nouveau réconforté par Amour et par Avis, il le remplace par un aigle.

Comment se le procura-t-il ? et comment l'aigle fut-il perdu à son tour? Il ne nous le dit pas, se bornant, en cette troisième aventure, à décrire les mœurs de l'oiseau et à les interpréter allégoriquemcnt.

Enfin, l'aigle fut remplacé par un gerfaut, obtenu T. II. e

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