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REMEDE DE FORTUNE LUI

7. En dernier lieu, c'est un rondeau (rondelet, v. 4105 et 41 14), dans la forme la plus simple, celle du « rondet de carole » du xm e siècle : AB a A ab AB. Comme tous les rondeaux de Machaut, celui-ci est isome'trique, à rencontre des rondeaux plus anciens'. C'est la forme préférée de notre poète : elle figure dans les deux tiers des poésies de cette catégorie.

Outre ces pièces, qui sont toutes mises en musique, nous en avons deux sans accompagnement musical.

8. La première est une prière à douze strophes de douze vers dont la formule rythmique est la suivante :

a s a 8 a s a 8 a 8 b 4 a 8 a 8 a 8 a 8 a 8 b 4 .

a varie de strophe en strophe, b présente partout la même rime. Ce n'est, à notre avis, qu'une variante de la Complainte. On comprend, dans ce cas, pourquoi Machaut ne l'a pas mise en musique.

9. L'autre pièce sans accompagnement musical est un refrain (v. 35o2-3) :

Dieus, quant venra li temps et Veure Que je voie ce que faim si ?

L'idée exprimée dans ces vers paraît fréquemment dans nos refrains du xm e siècle, quelquefois sous une forme qui ne diffère pas sensiblement de celle-ci 2 , et l'usage que Guillaume fait de ce passage (commence- ment et fin d'une chanson qu'une dame chante en dan- sant) répond bien à la définition du « refrain » comme

1. Voy. mon édition de la Prise amoureuse, p. XLIX.

2. Voy. par exemple G. Raynaud, Recueil de motets franc., II,

p. 87:

Et Dieus ! et Dieus ! verrai je ja le jour Ke l'aie en ma baillie ?

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