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REMEDE DE FORTUNE XI.IX

de nouveau nettement de la ballade et du rondeau contemporains qui ont à peu près abandonné le vers de sept syllabes, si fréquent dans leur première époque, pour les vers de huit et de dix syllabes.

Nous avons déjà relevé (p. xxxvi) la façon dont le poète annonce cette nouvelle pièce lyrique pour laquelle il revendique, à côté des termes généraux de chanson (v. 3497) et chansonnette (v. 3707), la double désignation de virelay ou chanson baladée.

11 faut rapprocher de ce passage ces deux autres :

virelais

Qu'on claimme chansons baladées

Voir Dit (v. 3574-75).

virelais

Qu'on claimme chansons baladées.

Prologue N° V (x. 14-1 5).

Ce n'est pas uniquement le souci de la versification qui a pu dicter au poète la répétition de ce même vers qu'il lui aurait certainement été facile de remplacer par autre chose. Pour reprendre ainsi, à des époques très différentes, au début aussi bien qu'à la fin de sa carrière poétique, cette même idée en termes absolument iden- tiques, Machaut doit avoir quelque raison particulière. Notre passage du Remède de Fortune ne laisse aucun doute là-dessus : il s'agit évidemment pour Guillaume d'imposer à son époque la désignation de chanson bala- dée qui lui semble préférable au mot de virelai '. Mais

3i ont le vers de sept syllabes. Le décasyllabe ne paraît dans aucun des virelais de Machaut, mais on le trouve une fois, avant lui (?), chez Jehannot Lescurel.

1. Deschamps, disciple de Machaut, marque cette même préfé- rence dans son/lrf de dictier (vu, p. 270); il parle de « chançoits baladées que aucuns appellent du temps présent virelays »; de même p. 281 : « cliançons baladées que l'on appelle virelais ». Donc, pour lui, chanson baladée est le terme correct.

T. II. d

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