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XLVIII INTRODUCTION

reproduit en rimes et en rythme le couplet-refrain. En voici donc la formule métrique (refrain initial et pre- mière strophe) :

A 7 A 7 B 1 B 7 A 4 Â 7 B i b 7 b 7 a i |b 7 b 7 a i |a 7 a 7 b i b 7 a 4 a 7 b i |A 7 etc.

C'est une forme que Machaut affectionne particulière- ment : dans la quarantaine de virelais qu'il nous a laissés, il n'y en a pas moins de six construits d'après cette formule, tandis que toutes les autres formes de virelais reparaissent au plus deux fois, ou même le plus souvent, une fois seulement. Cette forme répond en tous points à la définition du virelai donnée par Eustache Deschamps dans Y Art de Die- lier '. Ce n'est qu'un raffinement du poète, s'il donne aux deux premières parties de la strophe (le clos et l'ouvert) les rimes du refrain ; le plus souvent, celles-ci sont tout à fait indépendantes du couplet-refrain qui les précède. Le mélange de vers de mesure différente, tel que nous le trouvons ici, n'est pas précisément obli- gatoire, mais il est très fréquent, si bien qu'il peut être considéré comme l'un des traits caractéristiques du virelai et de ses dérivés à une époque où la ballade et le rondeau tendent par contre à l'isométrie. Le choix des vers donne lieu à une observation analogue : fidèle à son origine (une chanson de danse), le virelai garde et gardera le rythme léger et rapide des petits vers de tout au plus sept syllabes. Les vers octosyllabiques y sont rares, ceux de dix syllabes en sont à peu près exclus \ Sous ce rapport aussi, le virelai se sépare

i. Œuvres comf1., VII p. 281. Voyez les légères corrections de M. Langlois {Recueil d'Arts de seconde rhétorique, 1902, p. G, n. 1) qui rendent le passage plus clair.

2 . Dans les virelais de Machaut le vers octosyllabique ne paraît jamais seul ; il est toujours entremêlé à d'autres vers plus courts, et même ainsi il ne figure que dans sept pièces, tandis que

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