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REMEDE DE FORTUNE XLVII

5. La « baladelle » est suivie de près d'une balade (v. 3oi3-36) qui se présente cette fois dans la forme classique de la ballade du xiv e siècle telle qu'on la trouve bien souvent encore parmi les ballades de Machaut. La pièce se compose de trois strophes, terminées cha- cune par le même refrain. L'envoi manque ici, comme dans toutes les autres ballades de notre poète. La strophe est de huit vers disposés dans l'ordre suivant :

a loblO a lot , 10 C 7 C 10 ( ^loDlu

Les vers sont décasyllabiques, à l'exception du cin- quième qui introduit la seconde partie (la queue) de la strophe et qui amène en même temps une rime nou- velle. Il ne compte que sept syllabes. C'est à peu près le seul cas où la ballade, tendant de plus en plus à l'isométrie, admette encore le mélange de vers de diffé- rentes mesures '.

6. En laissant de côté une longue prière de forme strophique non mise en musique (v. 3205-3348), nous rencontrons ensuite le virelai ou la chanson baladée (v. 3451-96). La forme de cette pièce est la suivante 2 : Elle débute par un couplet de sept vers répété en guise de refrain à la fin de chaque strophe. Celles-ci, au nom- bre de trois, pareilles de rimes et de rythme, se com- posent de deux parties, à trois vers chacune, et exacte- ment pareilles, et d'une troisième partie, dont la forme

��délie, ne se composent également que de vers de sept et de trois syllabes, tandis que toutes les autres pièces du même recueil, quelle que soit leur forme, sont écrites en vers octosyllabiques. Il y a donc un rapport étroit et constant entre cette forme de strophe et la mesure des vers. Il se pourrait que l'exemple de Machaut eût été décisif pour l'auteur des Cent Ballades.

1. Voy. Zeitschr. f. roman. Phil., XXXV, p. 07 et la note.

2. Ce virelai a déjà été analysé par M. Jeanroy, dans Les Ori- gines de la Poésie lyrique en France (2 e éd., 1904, p. 428).

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