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XLIV INTRODUCTION

tique '. Par contre, il semble obéir encore à l'ancien principe qui voulait que dans le choix et dans l'enchaîne- ment des rimes l'envoi reproduisît exactement la fin de la dernière strophe, ou, au besoin, la strophe tout entière. Il en est de même dans les poèmes analogues de Frois- sart. Quant à Deschamps, l'envoi de ses chansons royales offre cette différence notable avec celui de ses prédécesseurs qu'à part la rime finale, qui doit néces- sairement reparaître par suite de l'admission obliga- toire du refrain, le choix des rimes aussi bien que leur enchaînement est abandonné au gré du poète, à condi- tion de choisir les rimes parmi celles des strophes pré- cédentes. Sous ce rapport donc, c'est à l'époque plus récente qu'on rencontre, exceptionnellement, une li- berté plus grande.

4. La pièce lyrique qui vient ensuite porte deux dési- gnations légèrement différentes : baladelle (v. 285 1) et balade (v. 2893). Les deux termes sont appelés par la rime; il ne faudrait donc pas y attacher une grande importance. L'en-tête donne Balade; mais est-ce bien à Machaut lui-même que remonte cette désignation

1. Cela ressort très nettement de l'exemple de Deschamps. Dans Y Art de dictier (vu, p. 278) il ne semble connaître qu'une seule forme pour l'envoi : d'après lui il doit « estre de cinq vers... sans rebrique » (refrain), formant donc avec le refrain final une courte strophe de six vers. C'est cette forme que paraît exiger une réglementation plus sévère, rapportant évidemment le nombre des vers de l'envoi au nombre des strophes du poème. Mais en réalité dans ses envois le nombre des vers varie de 4 à 10. — Le passage en question de Y Art de dictier manque non seu- lement d'exactitude, mais encore de clarté. Un léger change- ment de ponctuation peut, je crois, remédier à ce dernier incon- vénient. On lira ainsi : l'envoi se compose de cinq vers : « c'est assavoir .ij. vers premiers, et puis un pareil de la rebriche; et les .ij. autres suyans les premiers deux, concluans {au lieu de: suyans les premiers, deux concluans) en substance l'effect de la dicte chançon et servens a la rebriche. »

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