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REMEDE DE FORTUNE XXXVII

et c'est en quittant ma dame, dit-il, que (4105) Ce rondelet fis en ma voie.

Seul le virelai n'est pas accompagné d'un témoi- gnage analogue. C'est bien Machaut qui en a fait le dit et le chant (3708) ; mais il ne dit pas expressément qu'il ait été composé pour le Remède de Fortune. Ce serait donc là la seule exception ; il n'en est pas moins permis d'admettre que cette poésie aussi fut écrite comme les autres tout particulièrement pour ce poème.

Par conséquent, les chansons du Remède de Fortune offrent un double intérêt : outre qu'elles semblent devoir être des spécimens typiques des principaux genres lyri- ques de l'époque, nous pouvons, au moins approxima- tivement, fixer la date de leur composition. Comme le Remède lui-même, elles furent écrites avant 1342 et appartiennent encore à la première époque de l'activité littéraire de Machaut.

Les pièces dont il s'agit sont les suivantes : 1. D'abord un lay (v. 431-680). De tous les genres lyriques du xiv e siècle, le lay, d'après les témoignages de Froissart et de Deschamps, est réputé le plus artis- tique et le plus difficile. Machaut y excellait : l'auteur anonyme des Règles de seconde rhétorique le cite comme celui qui commencha tontes tailles nouvelles et les parfais lays d'amours (voir ci-dessus, t. I er , p. v). Notre lay se présente déjà dans la forme, en quelque sorte classique, du xiv e siècle, dont Deschamps donne la description détaillée '. Il se compose de douze cou- ples ou strophes, chascune partie en deux ou a deux paragrafes; ces strophes sont de 14 à 28 vers, tantôt isométriques, tantôt en vers de différentes tailles (vers entiers ou vers coppe(). Chaque strophe diffère de celles

1. Œuvres complètes, VII, 287-291.

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