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��INTRODUCTION

��prenne la traduction '. Gervais du Bus, dans le Roman de Fanvel, raconte brièvement l'histoire du philo- sophe et donne un compte rendu succinct de son traité 2 . Guillaume de Machaut lui-même, dans la Complainte, rappelle expressément les recommanda- tions de Boèce (v. 982). Il oublie par exemple de nous dire combien il doit au philosophe romain : toute la partie consacrée à Fortune est, non pas une traduction, mais une adaptation plus ou moins libre de plusieurs, chapitres choisis du traité latin. Pour la première fois nous observons chez Guillaume ce procédé, dont plus tard il usera encore souvent, de donner, intercalés

��1. Roman de la Rose [éd. F. Michel), v. 5757-61 :

Ce puet l'en bien des clers enquerre Qui BoÊce de Confort lisent Et les sentences qui la gisent, Dont grans biens as gens laiz feroit Qui bien le lor translateroit.

2. Ce passage ne figurant pas dans l'édition de Pey, nous croyons utile de le donner d'après le manuscrit français 146 de la Bibliothèque nationale (f° 20 v°-2i r°) :

��De Boëce bien me souvient

Qui fu homme de bonne vie

Et mestre de philosophie.

Tant fu loial, sage et preudomme

Que les empereeurs de Romme

Entre touz sages le crëoient

Et amoient et honnouroient.

Mes par la traytresse envie

Qui touz les jours se monteplie

Boëce fu a tort tray,

Si que de son estât chay,

Et ma roe jus le porta,

Si que trop se desconforta.

Mes la bêle philo[so]phie

Qui l'amoit ne le lessa mie,

Ains le conforta doucement,

Et si moustra moult clerement

Ce que je sui et que sai fere,

Et pourquoi sui douce et amere,

Et li dist que pour mon ayr

��Ne se doit nul sage esbahir. Adont Boëce en sa pouverte Comment (/. Connut) se je sui [jaune ou verte ; Car quant les grans honneurs avoit, De moi nouveles ne savoit, Mes quant meschief li ala près, Lors me couvint (/. connut), et fu [après En sa tribulacion fort, Et fist Boecc de son Confort Un livre qui ceus reconforte Que ma roe en tristece porte. Ainsi par l'cssample Boëce Je t'ai assez desclare' ce Que maint sage et de bon afere Est moult souvent en grant misère Et en meschief, c'est chose aperte, Sanz sa coupe et sanz sa déserte.

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