Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XX INTRODUCTION


introduits dans l’Église sous ses prédécesseurs, le nouveau pape tenta de supprimer entre autres le singulier abus des « expectatives )>. Guillaume n’était encore entré en possession d’aucun de ses bénéfices. Le pape lui supprima ceux de Verdun et d’Arras, et ne maintint que celui de Reims. Il lui laissa aussi la chapellenie de Houdain jusqu’au moment où il aurait effectivement pris possession du canonicat promis[1]. On voit à cette occasion que Guillaume était encore chanoine à Saint-Quentin en Vermandois[2]. Ce bénéfice lui resta, n’étant pas dû à la faveur pontificale. Nous ne savons, ni quand, ni comment Machaut l’obtint. Faut-il conclure du silence qu’observent là-dessus les bulles des années précédentes, dont aucune cependant n’omet la chapellenie de Houdain, que le canonicat de Saint-Quentin ne lui échut qu’après le 4 janvier 1333?[3] Peut-être dut-il cette place, comme cela est certain pour toutes celles que nous venons d’énumérer, à l’influence de son maître Jean de Luxembourg. Pour celui-ci c’était évidemment une façon de récompenser son clerc que de lui faire obtenir quelque canonicat lucratif. D’ailleurs, d’après ce que nous savons du roi de Bohême, le service auprès de lui ne pouvait être que

  1. ... « canonicatum ejusdem ecclesie Remensis … tibi conferimus ; …… volumus quod, quamprimum vigore presentis gratie hujusmodi prebendam pacifice fueris assecutus, predictam perpetuam capellaniam, quem obtines, ut fertur, quamque extunc vacare decernimus, omnino dimittere tenearis » (l. c., p. 45-46).
  2. … « nonobstante … in Sancti Quintini in Viromandia ecclesia canonicatum et prebendam nosceris obtincre (l. c., p. 45).
  3. Machaut a composé un motet en l’honneur de saint Quentin (Martyrum gemma latria). Malheureusement, on ne peut rien en tirer pour la biographie du compositeur.