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A moy mordre de son dolereus mort,
Quant elle m’a dou tout tollu et mort[1]
          200 Mon dous ami
Que j’amoie de fin cuer et il mi.[2]
Mais après li, lasse ! dolente ! eimy ![3]
Ne quier jamais vivre jour ne demi[4]
          204 En si grief dueil,[5]
Eins vueil mourir dou mal dont je me dueil. »[6]
Et je qui fui boutez dedens le brueil[7]
Vi qu’a ce mot la dame au dous acueil[8]
          208 Cheï com morte.
Mais cils qui fu de noble et gentil sorte[9]
Souventes fois li deprie et enorte
Moult doucement qu’elle se reconforte ;
          212 Mais riens ne vaut,[10]
Car la dame que grief doleur assaut[11]
Pour son ami sent un si dur assaut[12]
Qu’en li vigour et aleinne deffaut.[13]
          216 Et quant il voit
Que la dame pas ne Tentent ne oit,[14]
Tant fu dolens qu’estre plus ne pooit ;[15]
Mais nonpourquant tant fait que bien perçoit[16]
          220 Qu’elle est pasmée.[17]
Lors en sa main cueilli de la rousée
Sus l’erbe vert ; si l’en a arrousée[18]
En tous les lieus de sa face esplourée[19]
          224 Si doucement

  1. manque dans R
  2. KJ que ja. loiaument
  3. li manque dans D
  4. E vivre jamais
  5. si manque dans F ; EKJ grant
  6. manque dans KJ
  7. P fui répons ; J dessouz le br.
  8. C c’est mot ; D de bel acueil ; KJ ajoutent : De desconfort de doleur et de dueil
  9. et manque dans BC, rétabli par B1 ; KJ et gente force
  10. EK ni
  11. CDE qui
  12. manque dans C ; E font
  13. C Qui la vigour ; E si faut
  14. E ooit
  15. KJ porroit
  16. K Et ; D non obstant ; KJ fait {J et) appercoit
  17. D paumee
  18. a manque dans D
  19. KP Par ; KJ yeus.
    Tome I. 5