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VIII INTRODUCTION


Mechaud », et par un billet de la reine Yolande (du 18 juin 1389) qui remercie son cousin, le comte de Foix, de l’envoi d’un « libre molt bell é bo de Guillem Maixant[1] ». En 1449, le marquis de Santillane, dans sa fameuse lettre au « Gondestable de Portugal », cite le poète parmi les cinq grands auteurs français en compagnie de Guillaume de Lorris, Jean de Meun, Oton de Granson et Alain Chartier[2]. En Italie, Ugolino d’Orvieto, aux environs de 1400, fait son éloge en tant que musicien et chef d’école[3] et ce témoignage est confirmé par des manuscrits italiens qui contiennent en effet des compositions musicales du maître français[4]. Quant à ses poésies, elles ne pouvaient dans la Péninsule soutenir la comparaison avec celles des grands poètes contemporains comme Pétrarque et Boccace. Dans la seconde moitié du xve siècle, Machaut est oublié. Après le roi René qui ne paraît déjà plus con-

  1. Morel-Fatio, Romania, XXII, 275-76.
  2. Obras (publ. par A. de los Rios, 1852), p. 9 : « … Michautc escriviô asymesmo un grand libro de baladas, canciones, rondeles, lays, virolays, é asonô muchos dellos ». Cela répond bien à Machaut, malgré la forme « Michaute » qui semble s’appliquer plutôt à Pierre Michaut. M. Piaget a fort bien établi que les manuscrits du xve siècle ont plusieurs fois substitué «Michaut» à « Machaut >i{Romania, XXI, 616-17).
  3. Le chapitre qu’il lui consacre est intitulé Ratio dicti Guillelmi et suorum sequacium. L’auteur, auparavant, s’exprime ainsi : « Iste Guilielmus in musicis disciplinis fuit singularis et mulia in ea arle optime composuit, cujus cantibus temporibus nosîris usi sumus bene politeque compositis ac dulcissimis harmoniarum melodiis ornatis ». Ambros, Geschichte der Musik, III (1891), 26.
  4. Voy. F. Ludwig, Die mehrstimmige Musik des 14. Jahrhunderts, dans Sammelbände der internationalen Musikgesellschaft, IV (1902-03), 3708.