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Le mien salut ? » Et quant elle le vit,[1]
          68 Se respondi
En souspirant, que plus n’i attend ! :
« Certes, sire, pas ne vous entendi
Pour mon penser qui le me deffendi ;[2]
          72 Mais se j’ay fait
Riens ou il ait villenie ou meffait,
Vueilliez le moy pardonner, s’il vous plait. »
Li chevaliers, sans faire plus de plait,
          76 Dist doucement :
« Dame, il n’affiert ci nul pardonnement,
Car il n’y a meffait ne mautalent ;[3]
Mais je vous pri que vostre pensement[4]
          80 Me vueilliez dire. »
Et la dame parfondement souspire
Et dist : <( Pour Dieu, laissiez m’en pais, biau sire ;[5]
Car mestier n’ay que me faciez plus d’ire[6]
          84 Ne de contraire[7]
Que j’en reçoy ». Et cils se prist a traire[8]
Plus près de li, pour sa pensée attraire,[9]
Et li a dit : « Très douce débonnaire,[10]
          88 Triste vous voy.
Mais je vous jur et promet par ma foy,
S’a moy volez descouvrir vostre anoy,[11]
Que je feray tout le pooir de moy
          92 De l’adrecier ».
Et la dame l’en prist a mercier,
Et dist : « Sire, nuls ne m’en puet aidier,[12]

  1. J elle loyt
  2. E P. le penser
  3. J Chose ; A villonnie
  4. E quen
  5. B1 C moy en paix ; J 1. mestre ; biau effacé dans B1
  6. J Que nay mestier ; E que plus me f. ; dire manque dans D
  7. C du
  8. CEP je rec ; C prent
  9. R Près délie pour ; FM de soy ; E pour son pense ; F pense
  10. R Et si lui dist
  11. D Se vous veulles ; R Se me voulez
  12. E" me ; C puist.