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Son dous chanter, que jamais raconter[1]
            40 Ne le porroie.

Mais tout einsi, com je me delitoie[2]
En son très dous chanter que j’escoutoie,[3]
Je vi venir par une estroite voie,
            44 Pleinne d’erbette,
Une dame pensant, toute seulette
Fors d’un chiennet et d’une pucelette ;
Mais bien sambloit sa manière simplette[4]
            48 Pleinne d’anoy.
Et d’autre part, un petit loing de moy.
Uns chevaliers de moult très noble arroy[5]
Tout le chemin venoit encontre soy
            52 Sans compaingnie ;
Si me pensay qu’amis yert et amie.[6]
Lors me boutay par dedens la fueillie[7]
Si embrunchiez qu’il ne me virent mie.[8]
            56 Mais quant amis,
En qui Nature assez de biens a mis,[9]
Fu aprochiez de la dame de pris,[10]
Com gracieus, sages et bien apris[11]
            60 La salua.[12]
Et la dame que pensée argua.[13]
Sans riens respondre a li, le trespassa.[14]
Et cils tantost arrière rappassa,[15]
            64 Et se la prist[16]
Par le giron, et doucement li dist :
« Très douce dame, avez vous en despit[17]

  1. E En son doulz ch… recorder
  2. FD aussi
  3. A jescoute
  4. E s. a sa chiere simpl. ; C m. seulete
  5. A Un cheualiers ; E tresbel
  6. R Lors mauisay ; P mapensai
  7. R Si ; J par dessouz
  8. AF embunchiez ; BR embuschez ; CDP embuschiez ; E embuschie
  9. J n. hut assez de b. mis ; E des b. ot mis ; BDP bien
  10. J dame gentilz
  11. E Comme courtois
  12. P Le
  13. AFBE qui
  14. E riens rendre a lui
  15. R cellui ; J arr. tantost si r.
  16. P le
  17. J Douce.