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50 LE DIT DOU VERGIER


Se de li proprement ne vient
Qui a son voloir me maintient.
Et pour ce que dous le trouvay,
1092 Encor humblement li priay
Qu’il me vosist dire le voir
Que c’est, ne que je puis avoir,
Quant je vueil faire ma clamour
1096 A ma dame de ma dolour.
Je ne la puis araisonner
Ne je ne puis un mot sonner,
Einsois pers toute contenance,
1100 Scens, vigour, manière et puissance,[1]
Tant sui dou vëoir esperdus,
Et tout aussi comme homs perdus[2]
Sui, ne je ne li puis gehir[3]
1104 Les maus qu’elle me fait sentir.
Adont li dieus me respondi,
Tantost que plus n’i attendi,
Que il m’aideroit et diroit
1108 Tout ce, que ja n’en mentiroit.
Lors me dist que, se je voloie[4]
Des haus biens amoureus la joie.
Qu’il me couvenoit loyauté[5]
1112 Maintenir par neccessité.
Ne ja li homs qui se mainteingne[6]
Loyaument, comment qu’il aveingne.[7]
Ne puet faillir qu’il n’ait secours[8]
1116 De dame, d’amie et d’Amours ;
Mais il convient que secrez soit,
Pour celer les biens qu’il reçoit.
Et qu’il soit secrez esprouvez,

  1. E vig. maide et p. ; et manque dans KJ
  2. FM tout ainssi
  3. E Suis je ne le puis g. ; je manque dans KJ
  4. FD dit
  5. K conuenroit
  6. C ce
  7. D L. quoi quil en a.
  8. K quil nest s.