Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE DIT DOU VERGIER 43


876 S’a ce faire se consentoient ;
Car vraiement on le saroit ;
Si qu’einsi la joie seroit
De tous a tousjours meins prisie,
880 Et s’en seroit la flour perie ;[1]
N’il n’a ou monde si grant honte,
Qui bien saroit a quoy ce monte,
Com de la joie abandonner.[2]
884 Pour ce ne vuelent accorder
Que la joie soit ottroiie
Au fin amant qui en mendie.[3]
Einsi Paour de révéler
888 Et Honte de joie donner,
Duriez, Cruautez et Dangier
Et Doubtance font eslongier
L’ami de joie qu’il aient,[4]
892 Pour qui peinne et doleur a tant.
Mais quant il ont tuit debatu[5]
Le don de toute leur vertu
Et il ont l’amant villené
896 Villeinnement et ramposné
Et despité par leur envie
Com villeins pleins de villenie,
Sachiez que ces sis damoiselles,[6]
900 Qui sont juenes, gentis et belles,
Sont champions et advocas[7]
Pour l’amant qui est si très mas
Qu’il est de toute doleur pleins[8]
904 Pour la doubtance des villeins.
Car Grâce, ma très chiere amie,
Va a Dangier, et se li prie
Qu’il ne soit pas si dongereus

  1. D Si en s.
  2. K la ja ab.
  3. D A
  4. D de la joie ; 3/ qui
  5. C tout ; E tant
  6. BKJ Saches
  7. AC champion
  8. D Qui ; M toutes doleurs.