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ham de tes vieilles écritures n’est autre que ce monde ultérieur et parfait. Là tu retrouveras David et les prophètes. Là tu peindras devant un auditoire stupéfait, non seulement les grandes actions du monde défunt, mais aussi les maux que les nouveaux venus ne pourront connaître, maladies ou vieillesse, dol, égoïsme, hypocrisie, la vanité ridicule, la surprenante bêtise, et le reste. L’âme aura, comme la terre, une tunique incorruptible.

Ahasvérus. — Je reverrai encore cet immense ciel bleu.

Prométhée. — Regarde… Comme il est beau.

Ahasvérus. — Beau et serein comme l’éternelle justice. Ciel magnifique, plus beau que la tente de César, je te verrai encore et toujours. Je t’adresserai mes pensées comme naguère. Tu me donneras des jours clairs et des nuits favorables…

Prométhée. — Aurores sur aurores.

Ahasvérus. — Parle, parle encore. Dis-moi tout. Et d’abord laisse-moi te délivrer de ces chaînes

Prométhée. — Qu’elles tombent sous ta main, Hercule nouveau, homme, le dernier d’un monde, et le premier d’un autre monde. Tel