Xavier dura encore une semaine. Au cours d’une seconde visite, Évariste assista à la mort du malade, et ne put se dérober à l’émotion naturelle du lieu, des circonstances et du moment. Marianna échevelée se tenait au pied du lit, les yeux creusés par les veilles et les larmes. Lorsque Xavier expira, c’est à peine si l’on entendit, après cette lente agonie, les pleurs de quelques parents et de quelques amis. Un cri aigu de Marianna, l’évanouissement et la chute de la veuve occupèrent l’attention de tous. Elle demeura quelques instants sans connaissance ; puis, quand elle revint à elle, elle se précipita sur le cadavre, l’enlaça en sanglotant désespérément, lui prodiguant les noms les plus tendres et les plus doux. On avait oublié de fermer les yeux du mort ; et ce fut la cause d’une scène touchante et cruelle, car tout en embrassant le corps inanimé, elle fut prise d’une hallucination et s’écria que Xavier vivait encore et qu’il était sauvé. Elle repoussait ceux qui voulaient l’entraîner ; elle disait qu’on voulait lui enlever son mari. On profita d’un nouvel évanouissement pour l’emporter à la hâte dans une autre chambre.