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symbolique de l’art. L’élaborateur curieux, le gourmet de psychologie se demandait : « Qu’y a-t-il derrière cette attitude ? Quelle est la situation qui, logiquement, étant donné un point de départ, doit résulter du choc de ces deux caractères ? » — Et la réponse prenait la forme d’une évocation, d’une scène, d’un roman ou d’une nouvelle.

Il écrivait, comme il le disait lui-même, pour passer le temps. Il ne paraît pas qu’il ait jamais éprouvé comme Mathurin Régnier, en prenant sa plume, l’impression du galérien qui saisit sa rame.

À le lire, il semble (je sais d’ailleurs combien ces impressions sont souvent fausses) qu’il ait toujours écrit d’un mouvement lent et méthodique, à petites journées, considérant les événements sous tous les aspects possibles, se délectant à vivre chacun de ses alinéas. Ensuite, au lieu de diluer ses pensées, il n’en donnait au lecteur que la quintessence. Quelques-uns de ses chapitres n’ont pas dix lignes. Cette façon de hacher son œuvre, qu’il a empruntée à Sterne, a le