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lui en conta les détails d’un bout à l’autre. Une raillerie à la table de jeu, une allusion à un défaut physique de Venancinho, qui est gaucher, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On lui a redit le propos, et il a rompu toute relation avec le baron. Le plus joli, c’est que les partenaires du baron s’accusent l’un l’autre d’avoir rapporté ses paroles. Maciel déclara que, quant à lui, il avait pour habitude de ne jamais raconter ce qu’il entendait dire à la table de jeu, attendu que c’était un lieu où chacun devait avoir son franc-parler.

Ensuite, il fit le recensement de la rue d’Ouvidor, telle qu’il l’avait trouvée la veille, entre une et quatre heures de l’après-midi. Il connaissait le nom de toutes les étoffes et de toutes les couleurs à la mode. Il cita les principales toilettes du jour. La première qu’il détailla fut celle de madame Penna Maia qui était de Bahia, et fort distinguée, très pschutt[1]. La seconde fut celle de mademoiselle Pedrosa, fille d’un conseiller à la Cour d’appel de São-Paulo, adorable[2]. Il en nomma trois encore, les compara toutes

  1. En français dans le texte.
  2. En français dans le texte.