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— Non ; pas celui-là.

Maciel connaissait celui qui était orné d’une croix, et qu’elle avait porté à la soirée des Mascarenhas ; non, il ne s’agissait pas de celui-là. Celui dont il parlait se trouvait, il y a quelques jours à peine, à la vitrine de Rezende : un beau travail. Et il en fit la description, compta les pierres, décrivit la disposition et la taille ; et il termina en disant que ç’avait été le bijou à sensation de cette nuit-là.

— Pour se permettre ce luxe, elle ferait mieux de se marier, fit observer malicieusement l’aïeule.

— J’avoue que sa fortune ne lui permet pas ce train. Attendez ! j’irai demain chez Rezende, par curiosité, savoir le prix de vente. Pour sûr, ça a dû coûter gros.

— Mais enfin pourquoi ne se marie-t-elle plus ?

— Je n’ai pu le savoir ; mais je dois dîner samedi chez Venancinho Correa, et il me dira tout. Savez-vous qu’ils sont un peu parents ? c’est un charmant garçon ; il est complètement brouillé avec le baron…

La grand’mère ignorait cette brouille ; Maciel