Quintilia me reçut, triste de ma tristesse ; et je vis clairement que mon deuil se reflétait dans ses regards.
— Mais qu’était cela, sinon de l’amour !
— Je raisonnais ainsi, et j’organisai ma vie en vue de mon mariage avec elle. Sur ces entrefaites, l’oncle tomba gravement malade. Quintilia ne devait pas rester seule, parce que, outre qu’elle avait un grand nombre de parents éparpillés, une veuve, dona Anna, qui était sa cousine, demeurait alors avec elle, dans la maison de la rue du Cattete. Mais du moins l’affection principale allait lui manquer, et, dans cette transition de la vie présente à la vie ultérieure, je pouvais aller au terme de mes désirs. La maladie de l’oncle fut courte ; aidée par la vieillesse, elle l’emporta en deux semaines. Je dois vous dire que cette mort me fit souvenir de celle de mon père, et la douleur que j’en ressentis fut presque aussi intense. Quintilia me vit souffrir, comprit le double motif de cette souffrance, et, comme elle me le dit plus tard, se consola un peu par la coïncidence de ce double coup, puisqu’il devait nous frapper infailliblement, et à si bref délai. Cette phrase me parut une invite