que quinze jours, plus que huit, que cinq. L’aurore du jour anniversaire le trouva encore penché sur son travail.
Il se contenta de la simple messe basse, dite pour lui tout seul. On ne saurait affirmer si ce fut seulement le mari ou aussi le compositeur qui versa toutes les larmes qui lui vinrent aux yeux. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que jamais plus il ne se remit au Requiem.
— À quoi bon ? se disait-il à lui-même.
Une année s’écoula. Au commencement de 1878, son éditeur vint le voir.
— Voici deux ans, lui dit-il, que vous ne nous donnez plus un air de votre façon. Tout le monde demande si vous avez perdu votre talent. Qu’avez-vous fait ?
— Rien.
— Je sais le coup qui vous a frappé ; mais deux ans sont passés. Je viens vous proposer un contrat : vingt polkas en douze mois, au prix ancien, et avec un tant pour cent plus élevé sur la vente. L’année achevée, nous pourrons renouveler.
Pestana consentit, d’un geste. Il avait peu de leçons ; la maison avait été vendue pour payer