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Un homme célèbre


— Ah ! c’est vous qui êtes Pestaña ? demanda mademoiselle Motta, en faisant un large geste, d’admiration. Et immédiatement après, pour corriger la familiarité de l’interpellation :

— Pardonnez cette brusquerie… mais enfin, c’est bien vous ?…

Contrarié, vexé, Pestaña répondit que oui, que c’était bien lui. Il s’était levé du piano en s’essuyant le front avec son mouchoir, et il se dirigeait vers la fenêtre, quand la jeune fille l’avait interpellé. Ce n’était pas un bal ; à peine une réunion intime, d’un petit nombre d’invités, vingt personnes au plus, qui étaient allées dîner chez la veuve Camargo, rue do Areal le 5 novembre 1875, jour anniversaire de la naissance de cette dame… Bonne et allègre veuve ! elle aimait le rire et la gaîté, bien qu’elle entrât