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CXXXIV

Oblivion


Je suis sûr que si une dame m’a accompagné jusqu’ici, elle va fermer le livre, sans plus s’importer du reste. Pour elle, ce qu’il y avait d’intéressant dans ma vie, c’est-à-dire l’amour, a cessé d’exister. Cinquante ans, ce n’est pas encore la décrépitude, mais ce n’est déjà plus la fleur de l’âge. Encore dix ans, et l’on pourra m’appliquer ce que disait un Anglais : « Triste chose, de ne plus rencontrer quelqu’un qui se souvienne de nos parents, alors qu’on se demande comment vous considérera l’oubli lui-même. »

Et j’ai pris pour titre de ce chapitre « Oblivion ! » Il est juste que l’on rende tous les