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CXXIII

Le vrai Cotrim


Nonobstant mes quarante et quelques années, je crus, avant de décider mon mariage, devoir demander conseil à Cotrim, car j’aimais l’harmonie dans la famille. Il m’écouta, et me répondit très sérieusement qu’il n’émettait point d’opinion quand il s’agissait de ses parents. On aurait pu le trouver suspect, si par hasard il louait les rares qualités de Nha-Lolo. Il préférait donc se taire. Bien plus, il ne doutait pas qu’elle n’éprouvât pour moi une réelle passion ; et cependant, si elle le consultait, il ne me cachait pas que sa réponse serait négative. Il n’éprouvait à mon égard aucune haine ; il appréciait mes bonnes qualités, — il les