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CXX

Compelle intrare


— Oui, mon cher, que tu le veuilles ou non, maintenant tu te marieras, me dit un jour Sabine. Garçon, sans enfants, quel bel avenir !

Sans enfants !… l’idée d’en avoir me fit sursauter. Une fois encore, le fluide mystérieux me parcourut tout entier. Oui, je devais être père. La vie de garçon a sans doute ses avantages, mais ils sont précaires, et on les achète au prix de la solitude. Mourir sans enfants ! non, c’était impossible. J’étais prêt à tout, même à l’alliance avec Damasceno. Sans enfants !… comme j’avais alors grande confiance en Quincas Borba, je l’allai voir, et lui exposai les mouvements intimes de ma paternité. Le philosophe m’écouta