invisible, dont chaque membre est à la fois accusé et juge, était la limite contre laquelle se butait la volonté de Lobo Neves. Peut-être n’aimait-il plus sa femme ; peut-être son cœur était-il étranger à l’indulgence de sa conduite au cours des derniers incidents. Je crois, et de nouveau je fais ici appel à la bonne volonté de la critique, je crois qu’il se serait séparé de sa femme avec la même indifférence que le lecteur se sera séparé de certaines relations personnelles. Mais l’opinion, l’opinion qui aurait étalé sa vie à tous les carrefours, qui aurait ouvert une enquête et mis à jour toutes les circonstances, les antécédents, les inductions, les preuves, pour discuter le tout par le menu aux heures de causerie et de désœuvrement, cette opinion terrible, si avide des secrets d’alcôve, empêcha la dispersion de la famille. Elle rendit en même temps impossible la vengeance, qui ne pouvait avoir lieu sans la divulgation. Il ne pouvait me montrer du ressentiment sans aller jusqu’à la répudiation. Il dut donc feindre l’ignorance et, par déduction, les sentiments d’une autre époque à mon égard.
Il lui en coûta sans doute pendant les premiers