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CXII

L’opinion


Il était écrit que cette journée serait celle des événements à double entente. Quelques heures plus tard, je rencontrai Lobo Neves, rue d’Ouvidor, et nous parlâmes de sa présidence, et de la politique du moment. Il mit à profit la rencontre de la première personne de connaissance pour me quitter, avec force compliments. Je me rappelle qu’il paraissait contraint, mais faisait tous ses efforts pour dissimuler cette contrainte. Je crois, et je demande pardon à la critique si mon jugement est téméraire, je crois qu’il avait peur, non pas de moi ni de lui, ni du code, ni de sa conscience, mais peur de l’opinion. Je suppose que ce tribunal anonyme et