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VII

Le délire


Je ne sache pas que personne ait encore raconté son propre délire. La science me sera redevable de ce service. Les lecteurs indifférents aux phénomènes mentaux pourront sauter ce chapitre. Mais même si vous n’êtes pas curieux, vous trouverez peut-être intéressant de savoir ce qui se passa dans ma tête pendant près d’une demi-heure.

Je pris d’abord la forme d’un barbier chinois habile et grassouillet, en train de raser de près un mandarin, qui me payait de ma peine par des chiquenaudes et des dragées : simples caprices de mandarin.

L’instant d’après, je devins la Somme de