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XCVIII

Supprimé


Nous nous séparâmes allègrement. Je dînai, réconcilié avec la situation. La lettre anonyme rendait à notre aventure le sel du mystère et le poivre du péril. Et quelle chance heureuse que Virgilia n’eût point perdu son sang-froid dans cette crise ! Le soir, j’allai au théâtre Saõ-Pedro. On représentait un grand drame, où Estella faisait couler des pleurs. J’entre, je lance un coup d’œil sur les loges ; j’aperçois dans l’une d’elles Damasceno et sa famille. Sa fille était mise avec plus d’élégance, et même avec un certain luxe : chose étonnante, car le père gagnait juste de quoi s’endetter. Et qui sait ? peut-être était-ce là le motif.