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XCIV

La cause secrète


— Comment allons-nous ? ma chère petite maman.

À ces mots, Virgilia fit la moue, comme d’habitude. Elle se trouvait dans l’embrasure d’une croisée, en train de regarder la lune, et elle m’avait reçu gentiment. Mais quand je lui parlai de notre fils, elle fit la moue. Elle n’aimait pas ces allusions ; mes caresses paternelles anticipées l’ennuyaient. Je la laissai en paix, car elle était alors pour moi une arche sainte, un vase d’élection. Je supposai d’abord que l’embryon, ce profil de l’inconnu, qui se projetait sur notre aventure, troublait la conscience de Virgilia. Mais non. Jamais elle n’avait