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XCIII

Le dîner


Quel supplice, ce dîner !… Heureusement que Sabine me donna pour voisine de table la fille de Damasceno, Mlle Eulalia ou plus familièrement Nha-lolo, jeune fille gracieuse et seulement un peu timide de prime abord. Elle était sans élégance, mais ses yeux superbes faisaient compensation. Ils n’avaient qu’un seul tort, celui de ne se détacher de moi que pour s’abaisser sur son assiette. Et Nha-lolo mangeait très peu… Après dîner, elle chanta. Sa voix était suave. Nonobstant le charme, je pris congé. Sabine m’accompagna jusqu’à la porte et me demanda comment je trouvais la fille de Damasceno.