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LX

L’accolade


Je supposai que le pauvre diable était quelque peu fou, et j’allais m’éloigner, quand il me prit par le poignet, et contempla pendant quelques instants le brillant que je portais au doigt. Je sentis courir sur sa chair un frémissement de désir, un prurit de possession.

— Superbe ! dit-il.

Ensuite il commença à tourner autour de moi, en m’examinant des pieds à la tête.

— Vous vous mettez bien, me dit-il. Des bijoux, du linge fin, élégant et… Comparez donc vos souliers aux miens. Quel contraste ! Vraiment, vous vous mettez bien. Et les donzelles ? Comment vont-elles ? Vous êtes marié ?

— Non…