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XLVI

L’héritage


Regarde-nous, maintenant, lecteur. Huit jours se sont passés depuis la mort de mon père. Ma sœur est assise sur un sopha, un peu plus loin, Cotrim, debout, appuyé sur une console, les bras croisés, mord ses moustaches. Je fais les cent pas, les regards au plancher. Grand deuil, profond silence.

— Mais enfin, dit Cotrim, cette maison vaut tout au plus trente contos ; mettons trente-cinq.

— Elle en vaut cinquante, répondis-je ; Sabine sait parfaitement qu’elle en a coûté cinquante-huit.

— Et quand on l’aurait payée soixante, repartit Cotrim ; d’abord cela ne veut pas dire qu’elle les valait, et encore bien moins qu’elle