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XXXI

Le papillon noir


Le jour suivant, tandis que je faisais mes apprêts de départ, un papillon, noir comme celui de la veille, entra dans ma chambre. Il était de dimensions bien supérieures à l’autre. Le souvenir de celui-ci me fit sourire, et je me mis à penser à la peur qu’avait eue la fille de Dona Eusebia, et à la dignité de maintien qu’elle avait su conserver. Le papillon, après avoir décrit ses courbes autour de moi, se posa sur ma tête. Je l’effrayai, et il se réfugia sur la vitre. Je le forçai de nouveau à prendre son vol, et cette fois, il alla se percher sur un vieux portrait de mon père. La bestiole était noire comme la nuit, et la façon dont elle commença de remuer