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XXI

Le muletier


L’âne que je montais ayant refusé d’avancer, je m’avisai de le fustiger. Mal m’en prit : il fit deux sauts de mouton, puis trois autres, puis un dernier qui me fit voler de ma selle si malencontreusement que mon pied droit demeura pris dans l’étrier. Je tentai de m’accrocher au poitrail de l’animal. Mais alors, effrayé, il s’emballa à travers champs. Je m’exprime mal : il essaya de s’emballer, et effectivement il réussit à faire deux sauts en avant ; mais le muletier, qui se trouvait présent, accourut à temps pour l’arrêter par la bride et le retenir, sans efforts ni péril. Quand il eut dominé la