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IV.

Les trois miracles de St. Georges


Apprends que les Géorgiens estiment beaucoup St. Georges, en l’honneur duquel ils ont érigé une quantité d’églises. Trois d’entre elles opèrent des miracles, aux jours consacrés à ce saint.

Elles se trouvent toutes les trois en Mingrélie.

La première, à l’orient de la Mer Noire, s’appelle Ilody et l’on célèbre sa fête le 10 Octobre, à peu près en même temps que la fête de la restauration de l’église de St. Georges.

C’est une grande église en pierre avec des portes de fer. La fête de sa paroisse est célébrée en grande pompe.

On raconte qu’après les vêpres, le Prince et les seigneurs en ferment les portes et y mettent les scellés. Le lendemain matin en ouvrant l’église, on y trouve un bœuf lié ; on le délie et le conduit trois fois autour de l’église : Le peuple le suit en criant unanimement : « Kyrie Eleïson ! » « Kyrie Eleïson ! »

Après cette cérémonie on tue ce bœuf en dehors de l’église et on en distribue des morceaux aux assistants en guise de bénédiction. On les mange immédiatement, ou bien on en garde pour les malades, qui les mangent ou en res51pirent la fumée[1]. Et Dieu donne à chacun selon sa foi.

La seconde église, du nom de Soujéna, est soumise à l’évêque de Joukoundaly.

À la veille de la fête de cette paroisse, qui tombe le 23 Avril, on amène à l’église, après les vêpres, un vieillard que l’on fait coucher au milieu de l’église en le couvrant des
  1. Dans tout l’Orient l’usage existe de brûler la viande ou autre chose, sur un réchaud et d’en faire respirer la fumée aux malades, ou bien on les fait sauter par dessus le réchaud. [Note de la trad.].