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Schah ordonna au Prince de Tiflis de terminer immédiatement la guerre avec Pancrace, en lui disant : « Nous nous sommes efforcés d’établir la paix entre nous et les Turcs, et tu viens la violer ? » Et il lui enjoignit de ne plus jamais faire la guerre avec Pancrace. C’est grâce à cela qu’il y a, jusqu’à présent, des soldats Turcs dans la forteresse de Koutaïss.

Pancrace disait à qui voulait l’entendre : « Si j’avais voulu, j’aurais pu tuer Léon lors de ma conquête, selon l’antique usage des Géorgiens, qui permet au vainqueur d’agir comme bon lui semble à l’égard du vaincu. Mais je n’ai pas voulu le tuer par amour pour lui et je lui ai donné ma noble sœur en mariage ».

Quant à Léon, il ne possède ni force ni chance à la guerre ; aucun de ses guerriers ne le craint à cause de son manque d’esprit et d’énergie, qui furent la cause de son malheur.

Le fait est qu’il n’a aucun pouvoir par lui-même, et ses seigneurs s’en étant emparés, ils lui donnèrent le mauvais conseil de chercher querelle à Pancrace, puis ils le trahirent pendant la guerre et l’abandonnèrent ; connaissant sa faiblesse, ils étaient bien sûrs de ne point être punis. Ce qui fait souffrir le plus son amour propre, c’est qu’on lui a pris sa femme à sa barbe. Nous n’avons rien pu faire en cette circonstance, vu que, pendant notre séjour parmi eux, il arriva que l’épouse de Léon devint enceinte de Pancrace, et50 la sœur de Pancrace était enceinte de Léon.

À part cela, la sœur de Pancrace, c’est-à-dire, l’épouse de Léon a eu le temps de donner le jour à un fils qui fut baptisé par leur Catholicos Siméon.