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parait à combattre Pancrace, pour avoir pris sa fille en la séparant de son mari légitime, et il ne remit son expédition que grâce à ma présence dans les pays de Pancrace et de Léon.

Je me suis donné toutes les peines du monde pour rétablir la paix entre Pancrace et Léon, d’autant plus que les grands seigneurs qui entouraient Léon étaient gravement offensés de ce qu’on eût pris de force l’épouse de leur Prince pour la donner à Pancrace.

Mais ils n’avaient pas assez de troupes pour combattre Pancrace. Ensuite, le Catholicos Siméon se repentit amèrement de ce qu’il avait fait, mais le mal était irréparable.

Depuis cet évènement jusqu’au moment où j’écris ces lignes, il s’est passé un an et demi, dans le courant duquel les deux partis s’envoyaient des lettres menaçantes l’un à l’autre.

Lorsque Pancrace eut accompli ce crime, il envoya demander à son voisin, le Pacha de Jaldar (c’est-à-dire d’Akhaltzik), des soldats musulmans, qu’il établit dans sa forteresse imprenable de Koutaïss. Il fit cela pour montrer qu’il était soumis à notre Sultan Osmanli et que le pays et la forteresse lui appartenaient.

C’est pour que le Prince de Tiflis eût peur de lui déclarer la guerre, sachant que, s’il le faisait, cela pourrait causer une grande querelle entre les Osmanlis et le Chah de Perse.

Le fait est qu’il y a quatre ans, le Prince de Tiflis attaqua Koutaïss, s’en empara et le pilla, profitant de l’in49terrègne qui dura à l’époque où Pancrace fut rendu aveugle par sa belle-mère Daridjâne, sur l’aide de l’ex-Catholicos Zaccharie. Ayant appris cet évènement, notre Sultan Mohammed envoya dire au Schah : « Comment as-tu pu permettre à tes sujets d’empiéter sur notre territoire ? »

Il le menaça de sa vengeance. Sur ces entrefaites, le