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beaucoup de poisson, mais les pêcheurs étant peu nombreux, les pauvres n’en mangent qu’à de rares occasions. Il y a dans le pays beaucoup de rivières petites et grandes, mais les indigènes n’ont pas de goût pour le poisson. On sert à la table des grands seigneurs, de gros poissons que l’on pêche dans les rivières qui tombent dans la Mer Noire, dont le poisson afflue à certaines époques de l’année. Ils ont aussi beaucoup d’excellents poissons de rivières, dans le genre du poisson d’Alep, mais bien meilleurs encore : ce sont là des mets dignes d’un roi. Lorsque nous sommes arrivés en Géorgie nous avons vu les habitants de l’Iméritie partir pour combattre les Mingréliens qu’ils ont conquis et faits prisonniers, après avoir pillé le pays, selon leur mauvaise habitude. Ils s’emparèrent de leur Prince régnant Léon, neveu du Prince Dadiane. Le Catholicos Siméon, qui accompagnait les Iméritiens, prit la femme de Léon et la maria avec Pancrace ou Bagrate, Prince d’Iméritie, qui était aveugle, tandis qu’il donna à Léon en échange, la sœur de Pancrace, une veuve. La première femme de Léon était la nièce du Prince régnant de Tiflis, dont la femme, nommée Marie, était la tante de Léon. C’était la célèbre Didoyale, connue par ses bonnes œuvres. Pancrace, Prince d’Iméritie, avait demandé en mariage la sœur de la femme de Léon, mais il abandonna sa fiancée qui resta chez son père, pour prendre la femme de Léon, tandis qu’il lui donna en mariage sa sœur. Tout ceci arriva d’après les conseils de leur igno48rant Catholicos. Lors de ma rencontre avec ce Catholicos, je l’ai blâmé sévèrement de sa mauvaise action, tout à fait contraire aux règlements de l’Église.

Mais il me répondit, dans son ignorance, qu’il croyait établir, par là, une parenté entre les Princes, et pacifier le pays. Au contraire, ces mariages causèrent des discordes et augmentèrent le mal.

Le Prince de Tiflis avec son frère et ses troupes se pré-