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nous les immergions trois fois dans la rivière, de la tête aux pieds, en disant à la première immersion : « Le serviteur de Dieu (un tel) est baptisé au nom du Père, Amen »,34 à la seconde : « Du Fils, Amen », et à la troisième : « Et du saint Esprit, Amen ».

Nous enseignâmes à tous les évêques, aux prêtres et à tous les Géorgiens, de baptiser précisément de cette manière. Quand tous avaient été baptisés, je les oignais du saint Chrême moi-même, vu que l’administration du saint-Chrême appartient aux Patriarches et aux Évêques, selon le dire de Saint Denis (l’Aréopagyte), le Juge des Juges des savants. Ce n’est que dans les cas urgents qu’il est permis aux prêtres de le faire. Ensuite nous faisions trois fois le tour des fonts baptismaux en chantant les prières d’usage. Nous lisions l’Apôtre et l’Évangile ; nous officiions un « Te Deum » pour eux et pour leurs parrain et marraine, et nous leur expliquions l’importance du don du Saint Esprit qu’ils avaient reçu et les devoirs que ce fait impliquait.

À la fin de la messe, dite pendant ce temps par un de nos prêtres, je leur donnais la sainte Eucharistie et le pain consacré, nommé « antidoron », après quoi ils s’en allaient en paix, le cœur plein de joie, et en parlaient à leurs voisins, qui à leur tour, venaient me demander de les baptiser. Il fallait voir les foules qui accouraient de toutes parts pour se faire baptiser !

Car la nouvelle de ma présence au milieu d’eux avait fait le tour des habitations de la montagne dont j’ai parlé plus haut.

Un vieillard de cent dix ans, chef de la tribu des Svanètes vint me trouver avec un grand nombre de ses sujets. Après avoir vu notre liturgie et entendu nos prières et notre sermon, il en fut tellement frappé, qu’il se fit baptiser avec ses compagnons et nous pria de nous rendre dans son35